Le Ministère de la Solidarité et de la santé a publié le 15 Septembre 2019
une instruction technique DGS/EA4/2019/142 relative à la gestion des risques sanitaires en cas de présence de chrome dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Cette instruction définit des modalités de gestion des risques sanitaires en cas de présence de chrome dans l’eau à mettre en œuvre par les agences régionales de santé (ARS).
Le chrome est présent dans l’environnement sous différents états d’oxydation, majoritairement sous forme de chrome III (origine naturelle) ou de chrome VI (origine anthropique)
Les principales sources de contamination anthropique sont les eaux usées d’origines urbaines et industrielles. Il peut également être issu des matériaux aux contact de l’eau (MCDE).
Selon l’arrêté du 11 Janvier 2007 le chrome total doit être recherché à la ressource pour les eaux d’origine superficielle (Programme RS) et au robinet du consommateur (Programme D2).
Une limite de qualité pour le chrome total est fixée à 50µg/L dans les eaux brutes utilisées pour la production d’EDCH et dans les eaux distribuées.
La règlementation ne fixe pas de limites spécifiques pour le chrome VI cependant l’ARS peut demander des analyses complémentaires pour ce paramètre à la charge de la personne responsable de la production ou de la distribution d’eau (PRPDE).
La toxicité du chrome VI est jugée plus préoccupante que celle du chrome III. L’ANSES a estimé une concentration maximale en chrome VI à 6µg/L
Malgré l’absence de règlementation sur le chrome VI, cette instruction définit les actions à mener en cas de présence de chrome dans les EDCH afin de tenir compte du risque sanitaire associé à la présence de Chrome VI :
- Si le chrome total est > 50µg/L le résultat doit être confirmé par une nouvelle analyse avec en complément une analyse de spéciation du chrome afin de déterminer la quantité de chrome hexavalent.
- Si le chrome total est > 6µg/L, une seconde analyse doit être réalisée ainsi qu’une spéciation du chrome.
- Lorsque la concentration en chrome VI est > 6µg/L, le résultat doit être confirmé par une nouvelle analyse.
L’analyse du chrome VI doit être réalisée par un laboratoire agréé avec une limite de quantification maximale de 5 μg/L (et si possible inférieure à 2 μg/L).
En cas de dépassement chronique de la limite de qualité en chrome total et/ou de la concentration maximale définit par l’ANSES pour le chrome VI, l’ARS en lien avec la PRPDE doivent mettre en place les actions ci-dessous :
- Si la concentration en Chrome total est > 50µg/L, la population doit être informée par la PRPDE de ne pas utiliser l’eau de réseau.
- Que la concentration en chrome totale soit < ou > à 50µg/L, si la concentration en chrome VI est > 6µg/L, la population doit être informée par la PRPDE de ne pas utiliser l’eau de réseau.
- La PRPDE doit mener une enquête pour déterminer l’origine de cette contamination et mettre en œuvre des actions correctives.
- Les contrôles sanitaires sur ces deux paramètres devront être renforcés.
En cas d’un dépassement ponctuel et non confirmé lors de la seconde analyse pour le chrome VI, il est recommandé de suivre le chrome VI en complément du chrome total dans le cadre du contrôle sanitaire.
Phytocontrol est agréé par le ministère de la santé pour le prélèvement et les analyses de contrôle sanitaire des eaux. Nous sommes agréés et accrédités pour l’analyse du chrome VI avec une limite de quantification de 2µg/L dans le cadre de notre agrément E2 – Analyses chimiques optionnelles.