Le
bilan des plans de surveillance et de contrôle de la DGAL sur l’année 2018 a été publié le 24 octobre 2019.
Pour rappel, les plans de surveillance (PS) ont pour objectif d'estimer le niveau global de contamination de la production surveillée par prélèvements aléatoires et les plans de contrôle (PC) ont pour objectif de cibler des denrées présentant un risque accru de contamination.
En 2018,
60 661 prélèvements ont été effectués dont 59 603 prélevés sur le territoire national et 1 058 prélevés à l'importation.
Ci-dessous les contaminants recherchés :
Famille de contaminants
|
Analytes
|
Promoteurs de croissance |
Stilbènes, stéroïdes, thyréostatiques, béta-agonistes |
Contaminants biologiques |
Escherichia coli dont producteurs de shigatoxines (STEC), Listeria monocytogenes, Campylobacter, Salmonella spp, histamine |
Éléments traces métalliques |
Plomb, cadmium, mercure |
Médicaments vétérinaires |
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, glucocorticoïdes, antibiotiques, anticoccidiens, tranquillisants, anthelminthiques, carbamates, pyréthroïdes |
Mycotoxines |
Alfatoxine B1, alfatoxine M1, ochratoxine, zéaralénone, tricothécènes A et B, fumonisines B1 et B2 |
Phycotoxines |
Toxines ASP, toxines lipophiles, toxines PSP |
Polluants organiques persistants |
PCB, dioxines, HAP |
Produits phytopharmaceutiques |
Environ 600 substances actives y compris les substances actives interdites ainsi que la chlordécone |
Radionucléides |
Césiums 134 et 137 et autres radionucléides |
Substances interdites |
Nitrites, mélamines, protéines animales transformées (interdites), chloramphénicol, nitroïmidazoles, nitrofuranes, fluor, colorants, ambroisie |
PRODUCTION PRIMAIRE VEGETALE
BILAN 2018 DU CONTRÔLE DES RÉSIDUS DE PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES EN PRODUCTION PRIMAIRE VÉGÉTALE
1 148 prélèvements ont été analysés dont
306 au titre du plan de surveillance et
842 au titre du plan de contrôle.
Plan de surveillance : Le taux de non-conformité s’élève à
8,5 %, ce résultat est inférieur à celui de 2017 (13,6 %) mais supérieur à celui de 2016 (5,81 %).
- 7,7 % des non-conformités sont liées à des non-conformités à la LMR de substances actives non autorisées pour l'usage,
- 7,7 % des non-conformités sont liées à la présence de substances actives autorisées sur la culture, avec des teneurs supérieures aux LMR,
- 38,5 % des non-conformités sont liées à la présence de substances actives ne bénéficiant pas d'autorisation de mise sur le marché pour être utilisée sur la culture, avec des teneurs conformes aux LMR,
- 46,1 % des cas non conformes sont dus à une pollution environnementale probable.
Le flonicamide, le prosulfocarbe et la dieldrine sont les substances actives les plus détectées.
Les matrices présentant le plus fort taux de non-conformité sont
les cucurbitacées à peau comestible, les aubergines, les gombos, les poivrons/piments et les cressons d’eau.
Quatre résidus de substance dont l’origine est probablement une pollution environnementale ont été mis en évidence. Il s’agit de
la dieldrine, de l’heptachlore, du DDT et du prosulfocarbe.
Plan de contrôle : Le taux de non-conformité s’élève à
4,4 %, ce résultat est supérieur à celui de 2017 (3,8 %) mais inférieur à celui de 2016 (7,2 %).
56,8 % des non-conformités sont liées à la présence de substances actives ne bénéficiant pas d’autorisation de mise sur le marché pour être utilisées sur la culture avec des teneurs inférieurs aux LMR.
43,2 % des non-conformités sont liées à des non-conformités à la LMR de substances actives autorisées ou non pour l’usage dont 2 cas de pollution d’origine environnementale probable (prosulfocarbe).
Les matrices sur lesquelles on observe le plus fort taux de détection d’au moins un résidu, tous statuts de conformité confondus sont
les fruits à noyaux, les fruits à pépins et les légumes feuilles.
Le
boscalide est la substance la plus détectée s’ensuivent la pyraclostrobine, l’azoxystrobine, le fludioxonil et le cyprodinil. Du linuron a été détecté dans 19 prélèvements. Dans les 5 cas de non-conformité liés à cette substance, l’application a été effectuée après le délai de grâce fixé au 3 juin 2018 sur du céleri branche, du céleri rave et de la carotte.
La matrice qui présente le plus de non-conformité hors pollutions environnementales est le
céleri. Les matières actives détectées : linuron, iprodione, propamocarbe, chlorantraniliprole, spinosad, dimetomorphe, aclonifen, fluopicolide.
Trois résidus de substance dont l’origine est probablement une pollution environnementale ont été mis en évidence dans 11 prélèvements. Il s’agit de
la dieldrine, de l’oxadixyl et du prosulfocarbe.
En résumé les non-conformités s'expliquent notamment par :
- L’utilisation de produits phytopharmaceutiques retirés du marché après le délai de grâce accordé pour l’utilisation des stocks, comme par exemple les produits à base de linuron ;
- Des mauvaises pratiques agricoles, comme par exemple le non-respect des doses maximales autorisées et/ou des délais avant récolte, l'utilisation de produits non autorisés sur la culture, le rinçage insuffisant du pulvérisateur entre deux traitements ;
- La possibilité d'une contamination de voisinage par dérive aérienne (cas du prosulfocarbe) ou rémanence dans le sol (cas de la dieldrine, de l’oxadixyl), entraînant un dépassant de la LMR.
PRODUITS D'ORIGINE ANIMALE :
BILAN 2018 DU CONTRÔLE DES RÉSIDUS DE SUBSTANCES INTERDITES, MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES ET PESTICIDES DANS LES ANIMAUX ET LES DENRÉES D’ORIGINE ANIMALE :
Filières |
Equine |
Volaille |
Lapin |
Taux de non-conformité total |
0% |
0,10% |
0% |
Détail |
- |
2,02 % pour les stilbènes, stéroïdes et acides résorcyliques |
- |
Filières
|
Bovine
|
Porcine
|
Ovine et Caprine
|
Taux de non-conformité total |
0,16% |
0,05% |
1% |
Détail |
1,32 % antibiotiques (méthode chimique)
0,60% tétracyclines
0,35% benzamidazoles et autres anthelminithiques
0,20% antibiotiques (méthode microbiologique)
0,21% glucocoticoïdes
0,19% AINS
0,17% thyréostatiques |
2,50 % esters de stéroïdes
1,32 % nitrofuranes
1,02 % benzimidazoles et autres anthelminithiques
0,20 % nitroimidazoles
0,13% antibiotiques |
11,30 % stilbènes, stéroïdes et acides résorcyliques
0,70 % antibiotiques
0,67 % benzimidazoles et autres anthelminithiques |
Filières |
Gibier d'élevage |
Aquaculture |
Lait |
Taux de non-conformité total |
0% |
1,12% |
0,08% lait de vache
0% lait de chèvre |
Détail |
- |
2,36 % pour les antibiotiques
2,63 % pour les colorants |
0,09% antibiotiques |
Filières |
Œuf |
Miel |
Taux de non-conformité total |
0,27% œufs de poule
2,78% œufs de caille |
0,75% |
Détail |
œufs de poule :
0,50% sulfamides
0,40% anticoccidiens
œuf de caille :
3,70% sulfamides
3,70% anticoccidiens |
1,02% antibiotiques |
BILAN DE LA SURVEILLANCE ET DU CONTRÔLE DES POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS (DIOXINES, PCB, HAP) DANS LES DENRÉES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE :
Plan de contrôle dans les productions primaires animales (dont aquaculture)
|
Famille de contaminants |
Nombre d'échantillons non conformes |
Matrices concernées |
Taux de non-conformité |
Dioxines et PCB-DL |
2 |
Viande de gibier
Graisse ovins/caprins |
0,075% |
PCB-NDL |
1 |
Viande de volaille |
Plan de surveillance dans les productions primaires animales (dont aquaculture)
|
Famille de contaminants |
Nombre d'échantillons non conformes |
Matrices concernées |
Taux de non-conformité |
Dioxines et PCB-DL |
1 |
Poisson d'eau douce sauvage (anguille) |
0,21% |
PCB-NDL |
1 |
Poisson d'eau douce sauvage (anguille) |
HAP |
0 |
- |
BILAN DE LA SURVEILLANCE ET DU CONTRÔLE DES ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES DANS LES DENRÉES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE
Le plan de contrôle a permis de mettre en évidence 8 prélèvements non-conformes, toutes filières confondues hors filière équine et gibier au regard des teneurs maximales réglementaires, soit un taux de non-conformité de
0,4 %.
Pour la filière
équine le taux de non-conformité dans le
muscle s’élève à 1,53 % et dans le foie 65,2 %.
Pour le
gibier, le taux de non-conformité s’élève à
8,3 % dans le foie.
Le plan de surveillance des produits de la pêche a détecté un taux de non-conformité de
3,7 %.
BILAN DE LA SURVEILLANCE DES RADIONUCLÉIDES DANS LES DENRÉES ALIMENTAIRES ANIMALES ET D'ORIGINE ANIMALE
Comme les précédentes années, ce plan de surveillance montre des
faibles niveaux d'activité radiologique dans les denrées alimentaires en France. Les animaux sauvages plus fortement contaminés dans certaines zones touchées par les retombées de l'accident de Tchernobyl (principalement dans l'est de la France, le sud des Alpes et jusqu'à la Corse) restent cependant très en-dessous des niveaux maximaux retenus pour les échanges internationaux et en cas d'accident nucléaire.
BILAN DU CONTRÔLE ET DE LA SURVEILLANCE DE LA CHLORDÉCONE DANS LES DENRÉES VÉGÉTALES DESTINÉES À L'ALIMENTATION HUMAINE OU ANIMALE ET DANS LES DENRÉES ANIMALES DESTINÉES À L’ALIMENTATION HUMAINE EN MARTINIQUE ET GUADELOUPE POUR 2018
Les matrices
bovines (graisse périrénale et foie), porcines (graisse périrénale), les œufs, les crustacés (langouste), courgette et cive sont celles pour lesquelles la teneur en
chlordécone est la plus fréquemment supérieure à la limite de quantification.
BILAN DE LA SURVEILLANCE DE LA CONTAMINATION DES MOLLUSQUES BIVALVES VIVANTS PAR LES PHYCOTOXINES AU STADE DE LA DISTRIBUTION
Le taux de contamination des mollusques bivalves par les
phycotoxines est très faibles, le taux global de non-conformité est de
0,15 %. La seule non-conformité détectée concerne des
coquillages en provenance d’Espagne.
BILAN DE LA SURVEILLANCE DE LA CONTAMINATION DU MAQUEREAU ET DU THON PAR L’HISTAMINE AU STADE DE LA DISTRIBUTION
Le taux de non-conformité est estimé à
2,14 % pour les maquereaux et 1,93 % pour le thon.
En 2019, le plan de surveillance ciblera les sardines, sprats et harengs ainsi que le thon réfrigéré.
BILAN DE LA SURVEILLANCE DE LA CONTAMINATION DES VIANDES HACHÉES DE BŒUF PAR ESCHERICHIA COLI PRODUCTRICES DE SHIGATOXINES (STEC) AU STADE DE LA DISTRIBUTION
3 souches
STEC considérées comme hautement pathogène
(deux O26 :H11 et une O145 :H25) ont été isolées dans 3 échantillons de
viande hachée de bœuf. Le taux de contamination s’élève à
0,5 %.
BILAN DE LA SURVEILLANCE DE LA CONTAMINATION DES VIANDES FRAÎCHES DE VOLAILLE PAR SALMONELLA SPP. AU STADE DE L’ABATTOIR
Le taux de contamination total des viandes fraîches de volaille à l’abattoir par
salmonella spp est de
15,8 % et apparait plus élevé dans la filière « dinde d’engraissement » qu’en filière « poulet de chair ».
En ce qui concerne les
deux sérotypes faisant l’objet d’un critère réglementaire (
Typhimurium et Enteritidis), le taux de non-conformité total est de
1,54 % et apparait plus élevé dans la filière « poulet de chair » qu’en filière « dinde d’engraissement ».
BILAN DE LA SURVEILLANCE DE LA CONTAMINATION DES FROMAGES AU LAIT CRU PAR LISTERIA MONOCYTOGENES, PAR SALMONELLA SPP. ET PAR ESCHERICHIA COLI STEC AU STADE DE LA PRODUCTION
Le taux de contamination des
fromages au lait cru, hors pâtes pressées cuites, par
L. monocytogenes est estimé à
0,65 %.
Le taux de contamination des
fromages au lait cru, hors pâtes pressées cuites, par
salmonella est estimé à
0,65 %.
Le taux de contamination des
fromages au lait cru, hors pâtes pressées cuites, par
STEC est estimé à
0,8 %.
ALIMENTS POUR ANIMAUX
Le taux global de non-conformité s’élève à
0,23 % pour les prélèvements réalisés.
Toutes ces données générées (résultats analytiques et métadonnées associées), quel que soit le résultat de conformité du prélèvement, sont transmises aux agences d'évaluation des risques (nationale (ANSES) et européenne (EFSA)) pour estimer l'exposition du consommateur aux différents dangers, en vue d’accompagner les pouvoirs publics et les filières dans la mise e œuvre de mesures de gestion et/ou d'actions préventives pour maîtriser les contaminations.