L’ANSES a récemment publié un
avis concernant l’évaluation des risques sanitaires liés à la présence de diclofénac dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH).
Le diclofénac est un AINS très couramment utilisé en France en médecine humaine pour ses propriétés antalgiques, antipyrétiques et anti-inflammatoires.
Actuellement, il n’existe pas de limite de qualité pour les résidus de médicaments dans les EDCH et leur recherche n’est pas incluse dans le cadre du contrôle sanitaire des EDCH.
Dans un
rapport de l’AFSSA de 2008 concernant la hiérarchisation des résidus de médicament d’intérêt dans les ressources et les eaux traitées, le Diclofénac avait été identifié comme étant d’intérêt sanitaire.
En Mai 2016, l’ANSES a initié une évaluation des risques sanitaires liée à la présence de cette molécule dans les EDCH et également dans le cadre du Plan micro-polluants pour préserver la qualité des eaux et la biodiversité (2016-2021).
Les stations de traitement des eaux usées (STEU) constituent la principale source de Diclofénac dans l’environnement, les traitements conventionnels ne permettent pas d’éliminer totalement la molécule présente dans les eaux usées.
Tous les procédés de traitement ont l’inconvénient de conduire à la formation de nombreux sous-produits de dégradation dont le 4’-hydroxydiclofénac, considéré comme un métabolite d’intérêt et qui a été pris en compte dans l’évaluation des risques sanitaires.
Les données existantes sur les concentrations en Diclofénac dans les EDCH en France et en Europe ont montré des taux allant jusqu’à 114ng/L.
Une valeur guide (VG) de 0.4µg/L a été déterminée pour le Diclofénac.
Toutes les concentrations en Diclofénac décrites dans les eaux de boisson en Europe sont inférieures à la VG retenue.
L’exposition au 4’-hydroxydiclofénac n’a pu être évaluée. En l’absence de données toxicologiques pour cette molécule, il n’est pas possible d’établir une VG spécifique et de conclure sur les risques sanitaires liés à la présence de ce métabolite dans les EDCH.
Le Groupe de Travail de l’ANSES a conclu que:
- L’évaluation menée à partir des données disponibles indique une absence de risque sanitaire lié à la présence de Diclofénac aux doses d’exposition connues dans les EDCH en France
- Aucune donnée toxicologique n’est disponible pour le 4’-hydroxydiclofénac. L’évaluation quantitative du risque sanitaire associé à ce métabolite n’a pas pu être réalisée et il n’est pas possible d’établir une valeur guide spécifique.
L’ANSES rappelle que le diclofénac fait l’objet d’une surveillance dans les eaux de surface en métropole et dans les départements d’Outre-mer et dans les eaux souterraines en métropole au titre de l’arrêté du 7 août 2015 modifiant l’arrêté du 25 janvier 2010 établissant le programme de surveillance de l’état des eaux.
Sachez que notre service R&D est sur le point de finaliser une nouvelle méthode d’analyse des résidus médicamenteux dans les eaux douces.
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